JOURNAL DE BORD
MARDI 19 NOVEMBRE 2002

JOURNAL DE BORD DU FESTIVAL (18-23 NOV)
MARDI/MERCREDI/JEUDI/VENDREDI/SAMEDI

Drôle de semaine qui se profile ... Une semaine où se croiseront 2 RDV dits - incontournables - stéphanois. Croisement disons de calendrier simplement, voire de programme, pour ces 2 évènements qui prennent sens et co-existent indépendamment l'un de l'autre, sans corrélation ou connivence aucune... Un Festival en parallèle à une Biennale. Les mots ont déjà leur importance ... L'un privilégie l'objet, la forme, le format, la mesure, la ligne, la rondeur, l'apparence, le paraître tandis que l'autre préfèrera le sujet, le fond, le débordement, la démesure, la brisure, la tension ... l'appât-rance, le Par-être ... peut-être. Mais ne posons pas d'antagonisme forcené, évitons l'opposition stérile et la confrontation systématique pour au contraire aller au-delà, faire éclater les barrières et décloisonner les genres (kÔmondi) ... pourquoi pas. Reste que de Design en Avatarium, les 2 registres entendent bien faire résonance cette semaine sur St-Etienne. Un qualificatif qui risque de se prêter plus que bien au 2nd cité, puisque outre les yeux, nos feuilles de choux y seront là davantage sollicitées. A chacun sa direction et Avataria, tout de go, entend bien foncer tête bêche dans tous les sens du son ... "ChaosPhonies", sans bémol, le ton est donné. Et le ton était donné dès hier soir dans un chaos-Chok à l'occasion du lancement "officiel" du festival ... une inauguration sans les présences regrettables de Michel Thiollière, Jean-Jacques Aillagon (m(s)inistre de la culture quand même !!!), Sarkosy (sheriffaismoipeur pourtant réputé homme de terrain) ou encore doubleiouBush (ou l'art du chaos en personne) ou même Charly Oleg(sic)... Non, pas de célébrités et c'était, certes, presque décevant ... beaucoup de gens bizarres, genre qui regardent des films bizarres et écoutent des trucs bizarres (pour preuve les JEDI’s mix qui accompagnaient rouge-chips-pizz ... rien que ça est tout un concept en soi ...). Pas de célébrités donc, mais en revanche des personnalités, pas forcément connues mais qui ont l'art de faire connaître. Une ouverture de festival disons "familiale", sans grande pompe, simple, vraie. Il faut dire que les personnes qui le font vivre le sont tout autant… des gens intègres, passionnés qui y croient bien plus qu’ils ne font croire, stimulent plus que simulent ... n'ayons pas peur des mots. Après la piraterie, la 4ème réincarnation du festival se fait donc dans le désordre sonore.


GILBERT GROS - 19.11.2002

L'occasion ainsi de rappeler qu'en toute chaosphonie, Avatarium sera cinéma (desert'inn/coxa-plana), théatre (Chok/Verso), conférences (Ecole des Mines/La Rotonde) et Concerts (HallC et apéros Mistral)... Sur ce dernier point, rappelons d’ailleurs que le concert des Double Nelson a été annulé (on ne peut à ce propos qu'en reconnaître et apprécier tout le respect et la cohérence avec le thème proposé ...) et qu'il sera remplacé par DJ TAL pour un live qui promet d’être tout aussi radical, puissant, infernal et ... chaotique. Voilà pour les infos du jour… du moins d’hier ... puisqu'aujourd'hui est hier finalement et que demain sera ce soir ... ou plutôt l'inverse ... Ça promet pour les jours à venir ... N'oublions pas qu'"Au quotidien, on fait moins le malin" ... voilà résumé par un des psy-organisateur ce festival ou le sens d’un tel festival. "Pourquoi Avatarium ? ... Parc'qu'on s'pose des questions et qu'on avance ..." Finalement tout comme la Biennale, Avatarium se veut aussi un moyen d’interroger, d’écouter, entendre et comprendre notre Culture ... dans sa diversité et sa pluralité. Aspect encore non-négligeable: Avatarium se veut aussi et surtout festif. Comme quoi il n’y a pas qu’armes blanches, flash-balls, rubans, moulins à café, cycles, ferronnerie, mécanique et design. La boucle est bouclée. "Oligo-éléments" ouvrait hier directement les hostilités et nous imprégnait d'emblée de chaosphonies. La pièce est une rencontre entre une danseuse et deux bidouilleurs de machine. Une rencontre déclinée sous la triptyque clé: Mouvement, Espace, Son. Des sculptures sonores de Jean-François B., du philtre analogique - modulateurs de fréquences de Bruno M. ou de La machine vivante qu'incarne Florence G., tous 3 flirtent sans cesse et subtilement avec l'improvisation, la suggestion, la suspension. La pièce ainsi est toute en substance ... "Oligo-éléments" ne fonctionne que par limite, contrainte, tension brute, force, extrémisme, radicalité, perte de contrôle , variation, fragilité, cassure, déchirure, détachement ... confusion. Et c'est en cela qu'oligo-élément est véritablement chaophonie: une confusion générale des éléments, de la matière, du son ... avant la création d'un monde, d'un univers. A voir au Verso jusqu'à mercredi.

YO NEL / RADIO DIO - 19.11.2002