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Schizophrénie
Cinématographique, non? Un thème très adolescent
attardé, transcendé par deux cinéastes que que tout oppose sauf
l'intelligence de leurs réalisateurs.
Comment filmer le chaos dans la tête du héros?
Le cinéma a-t-il des oreilles?
Passeriez vous une soirée saine avec des gens malsains?
SOEURS
DE SANG (Sister) de Brian de Palma
1973 - 93’ - couleurs
avec Margot Kidder, Bill Finley Daniele Breton, qui participe à un jeu
TV, ramène un homme chez elle. L'écran se scinde en deux... Amour
monstrueux à la clé! De Palma barbouille la moquette blanche de rouge,
et c'est beau! Un trompe l'oeil en chasse un autre comme autant de portes
de perception, au rythme d’une musique psychédélico-philharmonique de
Bernard Herman (compositeur d'Hitchcock) pour un final hypnotique entre
Fellini et Bunuel... Le spectateur guidé par la voix trafiqué du maître.
CLEAN
SHAVEN de Lodge Kerrigan
1993 - 1h17 - couleurs
avec Peter Greene.
Un schizophrène sort de l’asile avec le desir de retrouver sa petite fille.
Jusque là, tout va bien. Et puis une série de meurtres, un detective...
"On the road again". Pour Kerringan, 3 ans de labeur autoproduit
sans concession. Filmé en 16 mm à travers le néant américain.
Notre homme aime les licnes claires, déteste tout sentimentalisme
freulaté et nous propose une observation médicolégale d'un homme persuadé
d'avoir un émetteur dans la tête. Et vous!? La vie est apaisante; la bande
son du film, une architecture crispante et minimaliste du chaos terrestre.
Avec James Gray (Little Odessa), un des deux jeunes cinéastes américains
à poursuivre.
Q: Votre bande-son est extraordinairement travaillée:
on se rend compte à quel point elle est souvent sacrifiée dans les films.
R: Il est vrai que le son est souvent secondaire par rapport à l'image.
C’est un defi que j'ai voulu relever. Bien sûr, le son à
un rapport direct avec l'histoire. Nous avons créé beaucoup d'effet sonore
ex nihilo. Nombre d'entre eux étaient décrits dans le scenario car ils
étaient reliés à ses hallucinations. Je savais alors plus ou moins
au depart quelle bande sonore je voulais. Avec mon ingénieur du son Tony
Martinez, nous avons passé un temps considérable à élaborer les
effets sonores, pour ensuite les placer à des endroits précis dans
le films. Puis j'ai demandé au musicien Hahn Rowe de baser sa musique
sur la bande son pour atteindre une véritable Homogénéité. Je voulais
que le public ressente l'anxiété du personnage qui naît non seulement
de sa séparation d'avec sa fille mais aussi de sa désintégration mentale
liées à des hallucinations auditives. J'ai beaucoup parlé avec Hahn pour
qu'il crée des associations musicales entre le personnage détective et
celui du malade, afin de jouer avec le subconscient des spectateurs".
Lodge Kerrigan, POSITIF, Juillet-Août 1995
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