Après Esplendor Geométrico en 2010 et le duo Carter Tutti l’année dernière, le festival Avatarium a choisi pour cette treizième édition d’inviter une autre figure de proue de ce mouvement protéiforme qu’aura été l’industriel, dans sa variante power electronics, cette année, puisque c’est le leader de Whitehouse, William Bennett, qui viendra présenter son nouveau projet CUT HANDS (Edinburgh, Ecosse).
Apparu à Londres en 1980 avec son premier album Birthdeath Experience, Whitehouse s’est d’emblée affirmé comme le plus radical des groupes de musique électronique, tant du point de vue du contenu de ses disques, strident et hostile au possible (d’aucuns ont pu dire "inécoutable"), que des thématiques investies, en lien avec la sexualité la plus crue, les tueurs en série, la violence ou la mort. Autant de provocations qui, associées à une attitude des plus antagoniste vis-à-vis du public lors des concerts, ont fait de Whitehouse un groupe à la réputation plus que sulfureuse, et qui n’a été reconnu pour son apport essentiel aux musiques dites extrêmes (réunies aujourd’hui sous le terme générique de noise) qu’après vingt ans d’existence.
Auteur d’une vingtaine d’albums (le dernier, Racket, est paru en 2007) sous des line up divers (Philip Best, également à la tête du projet Consumer Electronics, ayant été le plus fidèle acolyte de William Bennett tout au long de ces années), le groupe a évolué au cours des années 2000 vers une musique certes tout aussi agressive mais dans laquelle la part percussive a pris une place de plus en plus importante, William Bennett s’étant découvert durant cette période une passion pour les musiques africaines.
C’est de cette fascination pour les percussions africaines qu’est né le projet CUT HANDS, dont le premier album Afro Noise I, publié comme toutes les productions de Whitehouse sur le propre label du groupe (Susan Lawly) en mai 2011, est le fruit d’un lent et patient travail d’enregistrement qui aura nécessité pas moins de huit années à William Bennett.