Michel Machine quitte l’industrie du cinéma en 2008 pour se concentrer sur des activités plus personnelles de recherche audiovisuelle. Sa
participation au cinéma associatif Dodes Kaden à Lyon, permet de rendre public son projet d’improvisation autour de tubes cathodiques.
De nombreuses rencontres l’amèneront à poursuivre ce travail de mise en image de l’électricité sur des formes variées, performances, installations, concerts, tournages...
Jean Bender découvre le circuit bending en Saône et Loire en 2007. Depuis, il tente de trouver l’erreur dans de nombreux jouets, et autres machines. Peu après une rencontre se fait avec HAK lofi Record, et le goût de l’improvisation s’impose... S’en suivent de multiples rencontres riches en électronique à la découverte de l’erreur, de la chance, et de leurs inverses, s’il en est... Aujourd’hui il travaille principalement sur la base d’objets sonores construits à ses goûts, et répand la bonne parole avec son ami Ax Delbor lors d’épiques workshops. Ensemble ils forment ELECTRON CANON, duo-aimant, spectacle visuel aliant le traumatisme électronique de circuits préparés à la magie du larsen.
JC Satàn c’est la rencontre entre Arthur (Polar Strong, The Meatards, Crane Angels, etc.), enfant surdoué prenant les caves crasseuses bordelaises pour cour de récrée et Paula la Turinoise, compositrice, dessinatrice, touche-à-tout, adoptée et chérie par la caste garageuse nationale. Déjà remarqués avec leur premier LP Sick Of Love (2010), suivi par différentes collaborations avec Le Pêcheur, Born Bad Records, etc, ils remettent le couvert en 2011 avec l’excellent Hell Death Samba (Slovenly Records (US) qui sera accompagné d’un important succès critique et public. Pour leur 3ème opus, Faraway Land, le groupe s’associe au jeune et talentueux label parisien Teenage Ménopause (Catholic Spray, le Prince Harry). On y retrouve évidemment ce qui fait leur marque : un univers sonique, d’une beauté troublante, entre garage rugueux et noisy-pop déviante. Comme à l’accoutumée le groupe refuse de sombrer dans la redite, sort de sa zone de confort, brouille les pistes, et s’en va lorgner sur les terres des Pixies ou encore celles de Queen of the Stone Age pour accoucher de onze pépites dantesques.
Certains critiques disent d’eux qu’ils ont distillé à la perfection 50 ans de Rock’n Roll. Ils se définisent quant à eux comme un combo Death Garage lo-fi Punk Weird Ballad Crane Angels...
Reste plus qu’à écouter les - déjà moults - EP et LP à disposition (dont le dernier Faraway Land, en date de janvier 2013), et à se ballader sur youtube pour visionner les - encore plus moults - vidéos en live. Car J.C Satan est avant tout un groupe de scène. Ils la tiennent, la prennent et la retournent plusieurs fois de suite comme un vieux slip. LP aux pochettes magnifiques, concerts hypnotiques et tendus, festifs et crasseux.... comme nous !
Originaire de Tokyo, K.K. Null (de son vrai nom Kazuyuki Kishino) est aujourd’hui reconnu comme l’une des figures essentielles de la scène expérimentale/noise japonaise. Actif depuis le début des années 80, Null est à la tête d’une discographie tout à fait considérable, enregistrée en solo, en compagnie de très nombreux collaborateurs ponctuels ou au sein des groupes auxquels il a participé, en tant que leader ou simple membre. Très fortement influencé à ses débuts par la musique progressive (King Crimson / Robert Fripp surtout) et par le jeu de guitare iconoclaste de Fred Frith, Null, après avoir travaillé avec Merzbow, tiendra cet instrument au sein du groupe YBO2 entre 1984 et 1986 et enregistrera avec cette formation deux albums, associant des éléments noise (percussions métalliques et jeu de guitare bruitiste) au sein de morceaux rock d’une veine progressive. Null formera en 1986 son propre groupe Absolut Null Punkt en compagnie du bassiste Asami Hayashi et du batteur-percussionniste Seijiro Murayama (un ex-Fushitsusha, groupe de Keiji Haino), auteur de quatre albums entre 1986 et 1988, adepte d’un rock plus improvisé où là encore la guitare de Null se charge d’apporter une couleur bruitiste. Mais c’est surtout avec la création en 1987 de Zeni Geva, formé avec le batteur Ikuo Taketani (ex-Hanatarash) et le guitariste Mitsuru Tabata (officiant par ailleurs au sein de Boredoms et de Acid Mothers Temple), que Null, chargé de la voix et de la guitare, va atteindre une renommée internationale, le groupe tournant sans relâche aux quatre coins du monde jusqu’au milieu des années 90. Décrivant lui-même sa musique comme du hardcore progressif, Zeni Geva va enregistrer jusqu’à cette date six albums studio (et une poignée de live) dont la plupart seront produits par l’ex-Big Black Steve Albini, comme par exemple les incontournables Total Castration (1991), Desire For Agony (1993) et Freedom Bondage (1995), tous deux parus sur Alternative Records, le label des Dead Kennedys.
Parallèlement à Zeni Geva, K.K. Null s’est également attelé à un travail en solo nettement plus orienté noise, initié par l’impressionnant LP de 1985 Saishiyu Bushitsu, formé de deux longues plages de près de 20 minutes sur lesquelles, contrairement à ce que l’on pourrait penser à l’écoute, n’ont été utilisés qu’une guitare, la voix et des éléments métalliques, associés il est vrai à des effets poussés au-delà de leur limite et induisant des couches de larsen et de saturation des plus agressives, préfigurant ce qu’allait être le son de Merzbow à partir des années 90. Null, assez peu productif en solo durant les années 80 et 90, tiendra d’ailleurs à spécifier dans la plupart de ses albums qu’il n’a utilisé ni sample ni synthétiseur, et que tout ce que l’on peut y entendre provient exclusivement d’une combinaison guitare / effets, comme c’est le cas sur le live Sonicfuck U.S.A (1991) et les albums studio Absolute Heaven (1993), Ultimate Material II (1995) ou Ultimate Material III (1995), disques que l’on peut considérer comme témoins de la période la plus dure et la plus sombre du son de K.K. Null. En effet, celui-ci va considérablement se métamorphoser au cours de la seconde partie des années 90, en grande partie grâce à un instrument fabriqué par Null lui-même et appelé le Nullsonic (sur le modèle du Frippertronic de Robert Fripp, complexe système de bandes magnétiques permettant de former des boucles en direct et de jouer de la guitare par-dessus).
Cet appareil va permettre à Null de stocker sur mini-discs des sons produits en studio à l’aide de synthétiseurs et d’effets et de les combiner à son jeu de guitare, et sera associé à deux chaos pads (permettant de contrôler les effets et de sampler en direct ce qui est joué). Le son de K.K. Null va donc se faire beaucoup plus électronique (impossible de reconnaître le son d’une guitare électrique, même quand celle-ci est utilisée) à partir de l’album Terminal Beach (1996), comme c’est le cas également sur Extasy Of Zero-G Sex (1998) et Inorganic Orgasm (1998), très curieux albums d’expérimentation pure couvrant des ambiances des plus variées mais toujours assez austères, s’apparentant à des sculptures sonores au croisement de l’électroacoustique, de l’ambient, de la musique de drones et de l’exercice rythmique. La guitare sera progressivement abandonnée au profit de la seule électronique au tournant des années 2000, et la production de K.K. Null va connaître à partir de cette date un essor significatif, avec des parutions en rafales jusqu’à aujourd’hui. Des albums comme Kosmik Engine (2002), ERG Per Galaxy (2002), Prime Radiant (2005) ou Fertile (2007), parmi tant d’autres, ont permis de prendre la mesure de l’extrême variété du travail de Null, qui de ce fait reste difficilement catégorisable. (...)
Eric Duboys (Industrial Musics Vol.2, Camion Blanc, 2012)
Rock around the Double Nelson ! - Par T. Oldrat
Les « bonnes fées électriques » de la musique se sont incontestablement penchées sur le berceau des Double Nelson. Voilà plus de vingt ans, que le duo electro rock indus foutrac (Gaze, guitares, drums, voice... et Pask, guitares, drums, programming...) arpente les scènes européennes, pour livrer sa conception (ô combien) personnelle et originale de la musique. Dans un décor Surréalistico-Fantastique, toile de fond sur mesure de leurs délires soniques, les beats implacables bousculent les neurones, et invitent inéxorablement à la danse de saint-guy... alors que les guitares hachées, saturées, disputent aux synthés la première place bruyante et électrique, les voix triturées, filtrées, concassées et parfois sussurées, s’invitent au banquet bruitiste... Leurs concerts tiennent de la magie (africaine ?) et du délire dadaïste sous haute tension, l’envoûtement vous guette... Trop tard, vos doigts dans la prise, vous avez glissé, et sur vos têtes les cheveux sont dressés, synapses grillées, vous n’avez plus qu’à succomber.
Soudain Fabien, un inconnu, vous offre des perles...
Un inconnu ? Pas tout à fait : Mickaël, aka DJ Hoekboud, a déjà fait danser jusqu’aux gardiens du Musée, pour un set festif qui cloturait l’édition 2012. Cette année, il propose de nouveau de s’inspirer du cru musical, de la programmation et du contexte, pour finir la soirée et le festival 2013 dans la joie et dans la bonne humeur.
"Né en 1952 à Djakarta en Indonésie, j’ai surtout vécu en Hollande et en Inde. J’habite aujourd’hui à Rotterdam où j’exerce les activités de comptable, cuisinier pour catering et DJ sous le pseudonyme de Hoekboud (prononcez "houkbaod") : gagne-pain, cuisine et musique.
Les goûts musicaux peuvent être un facteur de division : "Notre musique est cool parce qu’on est cool, la votre est pourrie parce que vous êtes des ringards pourris qui portez des chaussettes pourries" ! J’aime penser, au contraire, que la musique unit ! Sur mes étagères, la musique tibétaine côtoie la musique chinoise. ! Make music not war !
"Je passe des disques qui sont accessibles (du moins je le pense), intéressants d’un point de vue musical, et d’une certaine qualité. Je passe sans problème d’un style à l’autre, guidé par mes sens. Je peux passer des rythmes sud américains à la musique des balkans pour enchaîner sur de l’électro allemande des années 80, proche du punk ou point de départ à de l’électro rap, et ainsi de suite. J’aime penser les choses en mouvement".
La plus "zone" des zones autonomes temporaires, la plus naze des T.A.Z.... l’espace Hors-la-loi, occupé par une bande d’artistes déjantés de Grenoble, propose le vendredi et le samedi un accueil nocturne louche et festif, à la hauteur du festival. Au programme, bar clando, tripot, noircissement d’argent... et bien sûr la plus petite discothèque du monde, que nous avions déjà accueillie en 2012 pour des grands moments de promiscuité suante et de bonheur festif partagés. Le principe de la zone Hors-la-loi est simple, et vous n’y dérogerez pas : vous entrez par vagues, tout au long de la soirée, et vous en sortez sans un rond. Mais c’est tellement mieux.